DÉMOS - Philharmonie de Paris

https://demos.philharmoniedeparis.fr/idf/portrait-mohamed-najem.aspx?_lg=fr-FR

ÎLE-DE-FRANCE 24.04.20

« La musique est un remède de l’esprit : continuez à écouter, à jouer, à improviser ! »

Démos à la maison : Mohamed Najem, référent pédagogique de l’Orchestre Démos Hauts-de-Seine, nous partage son expérience.

Quand Mohamed Najem a entendu parler de Démos, le projet a tout de suite fait écho à sa propre expérience : « Je viens de Bethléem, et j’ai étudié au Conservatoire de la Palestine avant de passer mon Diplôme d’études musicales à Angers (entre 2006 et 2011). Quand j’étais jeune je voulais absolument faire de la musique, mais le conservatoire n’a ouvert ses portes qu’en 1997, et c’était la seule opportunité d’apprendre la musique ». Son diplôme en poche, c’était important pour lui de travailler à rendre cet art accessible au plus grand nombre : il a notamment collaboré avec des écoles de musique palestiniennes pour apporter la musique dans des villes plus isolées. Démos s’est ensuite imposé comme une évidence. Aujourd’hui, il ne cache pas sa fierté d’appartenir à « une belle famille où tout le monde est à fond, plein d’une énergie incroyable », qu’il a intégrée en 2015 en tant qu’intervenant clarinettiste à Franconville.

Depuis 2 ans, il est référent pédagogique pour l’Orchestre Démos Hauts-de-Seine. « C’est un groupe d’enfants très talentueux, ils ont une vraie envie de découvrir la musique, et sont très à l’écoute. Dès le 1er jour, on a réussi avec toute l’équipe (chef d’orchestre, intervenants musiciens, pôle social, coordination, production) à souder l’orchestre, et on a senti qu’on pouvait se donner des objectifs ambitieux ». Actuellement en 2e année, les enfants ont commencé à travailler un morceau par famille d’instruments, ainsi que deux morceaux pour tout l’orchestre : le chant arméno-kurde Tamzara, et Bella Ciao.

Mais alors, comment maintenir la dynamique dans un contexte de confinement ? « Tout le monde a été très coopératif, plein d’idées, et avait envie de trouver des solutions pour poursuivre l’activité : un vrai bonheur ! On a fourni des outils pour que les enfants deviennent de plus en plus autonomes et puissent continuer à déchiffrer les morceaux tout seul ». La 2e année est en effet le moment où ils découvrent l’écriture et la lecture, après une 1ère année axée sur l’oralité. Des vidéos ont notamment été réalisées par les intervenants, d’une part pour proposer un échauffement corporel ou musical, puis pour décomposer les morceaux : chanter les notes, montrer comment les jouer sur l’instrument, insérer la partition en parallèle. A ces vidéos se sont ajoutées des recommandations d’activités ludiques en famille, de répertoires à découvrir, d’exercices d’écriture pour inventer une mélodie… Tout est fait pour que le contact avec la musique et la connexion propre à l’orchestre perdurent, ce qui facilitera les retrouvailles.

Peut-être faudra-t-il même garder certains de ces outils quand la situation sera revenue à la normale : « une vidéo descriptive par atelier, qui parle de la posture, du chant, décrypte chaque partie d’un morceau pourrait sans doute être complémentaire des ateliers. Et ce qui est génial avec les vidéos, c’est aussi que les familles les regardent avec leurs enfants, découvrent et profitent de Démos autrement ».

A l’issue du confinement, aucun doute que le voyage musical entrepris à travers le répertoire choisi dès la 1ère année se poursuivra pour nos jeunes artistes en herbe : après l’Italie, l’Arménie, le Kurdistan et les États-Unis, l’Amérique latine ? Mais n’oublions pas que ce voyage peut s’entreprendre dès maintenant, de chez nous : « la musique est un remède de l’esprit, elle aide à dégager des ondes positives et nous rend vivants. Continuez à écouter, à jouer, à improviser. C’est le moment d’être créatif ! »

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